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La COGEMA au Niger - Rapport d’enquête sur la situation des travailleurs de la SOMAÏR et COMINAK, filiales nigériennes du groupe AREVA-COGEMA
Auteur | Samira Daoud, J.P.Getti |
5-24-0-00-02.pdf | |
Datum | april 2005 |
Classificatie | 5.24.0.00/02 (NIGER) |
Voorkant |
Uit de publicatie:
INTRODUCTION 1. La COGEMA au Niger COGEMA est l’actionnaire principal de deux sociétés minières SOMAÏR et COMINAK qui exploitent une série de gisements d’uranium dans le Nord du Niger à environ 250 kilomètres d’Agadez. SOMAÏR, la Société des Mines de l’Aïr, a été crée en 1968. COGEMA contrôle 69,4 % des parts et l’Office National des Ressources Minières (ONAREM, société nigérienne) en détient 30,6 %. C’est une mine à ciel ouvert à une profondeur de 50 à 70 mètres. Une usine de traitement du minerai se trouve à proximité de la mine et produit de l’uranate de soude, un concentré aussi appelé «yellow cake». En 2003, la SOMAÏR employait 543 salariés. COMINAK, la Compagnie Minière d’Akouta, a été créée en 1974. Son capital est détenu à hauteur de 34 % par COGEMA, 31 % par l’ONAREM, 25 % par la Compagnie japonaise OURD et 10 % par l’actionnaire espagnol ENUSA. A proximité de cette mine souterraine à une profondeur de 250 mètres se trouve une usine de traitement du minerai. En 2003, la COMINAK employait 1035 salariés. 2. Les misions d’étude de SHERPA En 2003, l’association SHERPA est alertée par des nigériens originaires d’Arlit dénonçant une dégradation de l’état sanitaire de la population et décrivant des conditions de travail chez les mineurs non respectueuses des normes nationales et internationales. SHERPA a alors engagé un partenariat avec la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD), laboratoire français indépendant qui, parallèlement, était sollicité par AGHIR IN’ MAN, association nigérienne de protection de l’environnement basée à Arlit, afin qu’une évaluation de la situation radiologique soit effectuée. SHERPA et CRIIRAD ont alors conduit une mission exploratoire en décembre 2003 à Arlit visant d’une part à faire un premier état des lieux de la situation sanitaire en interviewant la population, d’anciens travailleurs et les médecins locaux, et d’autre part à réaliser un premier examen de la situation radiologique dans l’environnement. Alors que l’équipe SHERPA a pu se rendre sans difficulté à Arlit, le matériel de mesure de la CRIIRAD a été confisqué par les services douaniers à Niamey, la capitale. Nous apprendrons plus tard que le Directeur d’exploitation de la COMINAK, après avoir demandé en vain aux représentants d’AGHIR IN’ MAN de nous convaincre de renoncer à notre mission, a clairement menacé d’empêcher l’équipe de la CRIIRAD de se rendre à Arlit, ou à défaut, de s’assurer du blocage du matériel à Niamey. En novembre 2004 puis en février 2005, une équipe de SHERPA s’est de nouveau rendue à Arlit et a poursuivi son enquête auprès notamment d’employés des sociétés minières en activité ou retraités, de familles d’anciens ouvriers aujourd’hui décédés, des structures sanitaires locales, des administrations et autorités locales.